L’inclusion sociale peut se définir ainsi : « L’inclusion est un processus par lequel des efforts sont faits afin de s’assurer que tous, peu importe leurs expériences, peuvent réaliser leur potentiel dans la vie. Une société inclusive est caractérisée par des efforts pour réduire les inégalités, par un équilibre entre les droits et les devoirs individuels. »
(Centre of Economic and Social Inclusion, 2002).
La notion d’inclusion peut être définie par la non-exclusion.
La notion d’inclusion sociale a fait l’objet des recherches de Niklas Luhmann, pour qui elle s’oppose à l’exclusion sociale.
L’exclusion est une rupture des liens sociaux sur fond d’inégalités. En prenant appui sur les œuvres de Michel Foucault, nous pouvons la caractériser comme le rejet structurel de l’altérité. Elle se matérialise par un dualisme : homme / femme ; personne valide / personne handicapée ; classe sociale favorisée / classe sociale défavorisée, par exemple.
Pour René Lenoir, les inadaptations causant l’exclusion ne proviennent pas uniquement de l’individu, mais des disfonctionnements de la société. L’inclusion est donc la prise en compte de l’altérité, en refusant toutes dualités, réduisant les inégalités. Elle se concrétise à travers l’équité et la valorisation des rôles sociaux, entre autres.
L’inclusion diffère de l’intégration.
Niklas Luhmann indique que le concept d’inclusion sociale permet l’analyse des rapports entre les individus et les systèmes sociaux tandis que l’intégration sociale se restreint aux rapports entre les systèmes sociaux.
L’inclusion, comme l’exclusion, se rapporte aux domaines sociaux, culturels, politiques et/ou économiques d’une société. À l’inverse de l’intégration, l’inclusion prend en compte l’efficacité des actions entreprises ; pour donner à l’individu accès aux savoirs ou à l’emploi, par exemple et plus généralement à la société.
La communication autour de l’« inclusion » devient aujourd’hui en France, vide de sens.
L’emploi du mot « inclusion » peut se faire à tort : tous les dispositifs spécialisés, dédiés à une catégorie de personnes portant la même caractéristique (le même stigmate) sont stigmatisants, souvent ségrégatifs voir excluants. Dans ce cas, l’utilisation du concept d’inclusion serait : au mieux un abus de langage ; au pire considérer ses interlocuteurs comme ignorants.
L’inclusion ne résulte jamais de mises à l’écart, mais du vivre ensemble. La mise en accessibilité accompagnée de compensation pour les personnes en ayant besoin permettrait un accès à tout pour tous et donc de faire société. L’anthropologue Charles Gardou parle de maintien dans le milieu naturel.
Sources :
LENOIR René, Les Exclus : un Français sur dix, coll. « Points Actuels », édition du Seuil, Paris, 3e édition mise à jour, 1981 (1974), 182 p.
LUHMANN Niklas, Systèmes sociaux : Esquisse d'une théorie générale, Editions Presses Université Laval, 2011.
Laurie Moscillo
Niklas Luhmann (1927-1998) était sociologue allemand, spécialisé de l’administration et les systèmes sociaux.
Michel Foucault (1926-1984) était philosophe et intellectuel engagé, connu pour avoir étudié les processus de pouvoir et fait la critique des institutions.
René Lenoir (1927-2017) était homme politique. Il a beaucoup œuvré contre l’exclusion sociale.
Charles Gardou est anthropologue français. Ses travaux sont principalement dédiés à la diversité humaine, la vulnérabilité et leurs expressions.