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WHAT PEOPLE SAY

L’« école inclusive » et le handicap : un enjeu sociétal

Introduction

Pour une immersion rapide au cœur de mon sujet, j’ai choisi de vous présenter le témoignage de Stéphanie Tissier.

 

Dans son livre, Autrement… : le handicap, Stéphanie Tissier raconte son parcours avec sa fille. L’auteure est la maman de Théa, une jeune fille de 13 ans, ayant un polyhandicap. Elle parle avec légèreté des diverses difficultés liées au handicap : de l’inclusion à la crèche de Théa, de sa scolarisation en classe ordinaire puis de son entrée en centre spécialisé, où Théa est à temps partiel aujourd’hui. Stéphanie Tissier déplore une communication difficile entre les familles et le corps médical, tout en distinguant les compétences techniques et humaines ainsi que les « médecins extraordinaires » de ceux manquant « d’humanité, d’empathie, d’humilité ». Les possibles limites auxquelles se heurte le médecin peuvent expliquer ce manque de tact, comme le souligne l’auteure dont le handicap de sa fille n’est toujours pas diagnostiqué. L’auteure élargit son analyse : « ceci vaut pour l’Éducation Nationale, les administrations, des anonymes qui pensent tout savoir et vous jugent dans l’ignorance la plus totale. Ceci n’est pas une simple dédicace aux médecins ! » p.30. Outre le défaut de communication entre les professionnels et la famille de l’enfant en situation de handicap, l’auteure démontre la complexité de faire face aux réglementations et aux habitudes. Cette maman prend l’exemple du « collage de gommettes » à l’école : Théa étant non-verbale, et ayant des troubles moteurs importants, ne pouvait pas réaliser son travail de la même manière, ce qui posait problème à son enseignante. Stéphanie Tissier caractérise ici le système éducatif et le milieu médical comme n’étant « pas prévus pour et surtout pas ouverts du tout à la différence pour faire “ Autrement ”. » p.77.

 

Un détail m’a interpellé dans le récit de Stéphanie Tissier : le fait qu’elle ait reçu un courrier officiel du Ministère de l’Éducation National lui rappelant le devoir des parents à propos de l’obligation d’instruction entre 6 et 16 ans, sous peine de poursuites pénales. Or, l’obligation d’instruction est non seulement un droit pour tous les enfants, mais aussi un devoir que l’État (et non uniquement les parents) doit remplir. À l'exception de la maternelle, Théa n’a pas été accueillie dans de bonnes conditions à l’école. Sa mère a donc dû la retirer faute d’autres alternatives. Le parcours de Théa démontre, comme l’évoque l’auteure, qu’une intégration réussie dépend de la volonté des professionnels de l’éducation. Le premier objectif de l’école est la socialisation puis l'acquisition de connaissances. Stéphanie Tissier insiste sur les freins que sont l’ignorance et les préjugés, mais dénonce davantage un système inadéquat qu’une volonté d’exclure : « Non parce qu’au final, à la décharge des centres, des associations d’aide à domicile, de l’éducation nationale, etc. il apparaît quand même très clairement que le dénominateur commun à tout ce bazar reste un système obsolète et vicié ! N’est-il pas ? » p.93

 

La scolarisation des élèves et étudiants en situation de handicap est un sujet récent qui a su se faire discret pendant longtemps. Scientifiquement peu analysés, j’évoquerai les moteurs et les freins composant l’idée d’ « école pour tous ». Mes recherches seront tournées vers le cadre législatif concernant l’éducation et le handicap ; l’Histoire de ces deux thèmes ainsi que la sociologie du handicap. Pour enfin, faire l’étude de la scolarisation des enfants, adolescents et jeunes adultes en situation de handicap, à travers plusieurs enquêtes dont la mienne qui est qualitative. Je finirais par une comparaison avec le système éducatif italien.

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